Depuis les origines de l’humanité, il s’est agi toujours d’habiter avec les autres ; au sein de grandes maisons communes, ou de cercles de maisons abritant des familles —maisons, familles, deux mots restés longtemps synonymes. Ainsi a-t-on pu dire que la cité était née de l’association des hommes. (Platon, Cerda)
« Depuis que l’on parle d’urbanisme, on ne sait plus faire la ville. » Fernand Pouillon . . . . . . . . . . . . La ville est un fait d’art, collectif qui, considéré comme un tout, a tous les traits d’un phénomène naturel. Mais la ville est par nature également tissée de faits techniques, fonciers, juridiques, infra structurels, et architecturaux. Ainsi la production d’une ville répond-elle à notre définition de l’art qui consiste à « continuer la nature par les moyens de la technique ».
« Nous ne connaissons aucun monde qu'en rapport avec l'homme ; nous ne voulons d'autre art que celui qui exprime ce rapport. » Goethe . . . . . . . . . . L’architecture est un art (au sens de la technè grecque), c’est l’art de nous établir dans un certain rapport au monde. En tant qu’art de construire, il se distingue de la nature dans ses œuvres et son environnement. Mais en tant qu’art d’habiter le monde, l’architecture est cette médiété qui a vocation à mettre l’homme en rapport harmonique
« Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Paul Valéry . . . . . . . . . . . . . . . . . « L’art d’habiter le monde » peut s’entendre en bien des sens : - Existentiel d’abord car nous sommes au monde sans l’avoir demandé. Il faut donc nous y ménager un séjour ; nous le rendre habitable. Or aussitôt que se développe en nous, comme en un miroir (spéculum), cette faculté proprement humaine qui consiste à réfléchir notre pensée, nous prenons conscience